Après de longues discussions au sein du Sénat, les élus ont validé une mesure budgétaire visant à attribuer une prime de 554 euros aux maires de France. Cette initiative survient dans le cadre de l'examen du budget de l'État 2026, et arrive comme une réponse partielle aux critiques croissantes envers le gouvernement concernant le soutien aux collectivités locales.
Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a défendu cette initiative, affirmant qu'il s'agissait d'un moyen de “sécuriser la capacité du maire à agir au nom de l'État”. Lors d'une récente rencontre avec les maires, il a précisé que cette prime visait à renforcer l'autorité des élus locaux.
Cependant, cette mesure suscite des réactions mitigées parmi les sénateurs. Certains la jugent comme une reconnaissance insuffisante des efforts fournis par les maires. Le sénateur LR David Margueritte a qualifié la prime d'« opération de communication lointaine des réalités » des élus, faisant écho aux critiques sur la tendance à “rendre les maires responsables du déficit public”.
En parallèle, une proposition visant à établir un « fonds d'investissement pour les territoires » a été rejetée, tandis que les sénateurs ont choisi de réduire l'effort financier exigé des collectivités, le ramenant à environ 2 milliards d'euros, au lieu des 4,6 milliards initialement prévus par le gouvernement. Cette réévaluation inclut une diminution significative du dispositif de mise en réserve référencé, connu sous le nom de 'Dilico', auquel le gouvernement souhaitait apporter des modifications.
Les experts de la fonction publique appellent à une meilleure reconnaissance des rôles fondamentaux des élus locaux. Florence Augier, urbaniste et spécialiste des politiques publiques, déclare : « Les maires sont en première ligne face aux défis quotidiens de leurs communes. Il est temps que leur travail soit valorisé à sa juste mesure. »
La mise en lumière de cette prime soulève ainsi des interrogations plus larges sur la valorisation du service public local et l’engagement de l’État à soutenir réellement les mairies dans leur mission. Les discussions sur le budget révèlent des fractures dans la manière dont le gouvernement perçoit et aborde le fonctionnement des collectivités territoriales en France.







