Le Premier ministre australien Anthony Albanese a réuni ce lundi les chefs des États et territoires du pays, marqués par le chagrin, pour discuter d'un renforcement crucial de la législation sur les armes à feu. Cette réunion fait suite à un attentat le week-end dernier sur la plage de Bondi, qui a coûté la vie à au moins 15 personnes, dont une enfant, et blessé 42 autres.
Ce lieu emblématique, prisé aussi bien par les Australiens que par les touristes, a vu une foule se rassembler pour rendre hommage aux victimes, déposant des objets personnels sur le sable. "Ce que nous avons vécu était un acte insensé, antisémite et terroriste", a déclaré Albanese en déposant des fleurs sur le site tragique.
Le Premier ministre a annoncé qu'il travaillerait à des mesures renforcées pour contrôler les antécédents des détenteurs d’armes et limiter les types d’armes accessibles au public. L’Australie, qui avait échappé à de telles violences depuis le massacre de Port Arthur en 1996, a mis ses drapeaux en berne.
Selon les forces de police, un engin explosif artisanal a été découvert dans un véhicule lié à l'un des tireurs, abattu par les forces de l'ordre. Celles-ci ont identifié Sajid Akram, 50 ans, et son fils Naveed Akram, 24 ans, déjà connu pour des soupçons de lien avec des groupes jihadistes. Ce dernier est actuellement dans un état critique, ce qui laisse de nombreuses questions sans réponses.
Les événements se sont déroulés en pleine soirée, attirant des milliers de personnes sur la plage pour le début de l'été austral. Des témoins ont décrit des scènes chaotiques, évoquant des "dix minutes" de tirs incessants, laissant un public choqué et désorienté. Timothy Brant-Coles, touriste britannique présent sur les lieux, a rapporté avoir aperçu deux tireurs lourdement armés.
Les réactions ont afflué du monde entier, saluant le courage de ceux qui se sont interposés pour protéger les victimes. M. Albanese a distingué les "héros" qui ont agi, comme Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits qui a risqué sa vie pour désarmer un assaillant.
Le drame a suscité une condemnation générale, notamment de la part de nombreux dirigeants mondiaux. Le président américain Joe Biden et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont publiquement exprimé leur solidarité avec les victimes et leurs familles, en dénonçant une violence insensée contre des communautés vulnérables. En Israël, des figures politiques ont qualifié l'attaque de "cruelle" et incitent à des mesures contre la montée de l'antisémitisme, poussée par des événements récents à travers le monde.
Ce tragique incident ravive des préoccupations persistantes face aux récentes vagues d'attaques antisémites en Australie, où des incidents similaires ont créé un climat de peur au sein de la communauté juive. Les experts estiment qu'il est impératif que le gouvernement prenne des mesures significatives pour éviter que de tels actes ne se reproduisent.
La situation actuelle appelle à une réflexion profonde sur les politiques relatives aux armes à feu en Australie. Nombreux sont ceux qui espèrent que cette tragédie sera un catalyseur pour un changement significatif dans les lois en vigueur.







