La Réserve fédérale des États-Unis (Fed) a surpris les marchés en décidant, lors de sa dernière réunion de l'année, de réduire ses taux d'intérêt, une décision qui ne fait pas l'unanimité parmi ses membres.
Pour la troisième fois consécutive, la Fed a diminué ses taux d’un quart de point, les plaçant désormais entre 3,50 % et 3,75 %. Cette décision a suscité des débats animés au sein de la banque centrale. En effet, trois des douze votants ont exprimé leur désaccord : deux étaient opposés à toute réduction, tandis qu'un prônait une baisse plus marquée d’un demi-point.
Le président de la Fed de Kansas City, Jeffrey Schmid, et son homologue de Chicago, Austan Goolsbee, s'étaient déjà opposés à la baisse précédente, mettant en avant leurs préoccupations quant à l'inflation, qui semble actuellement préoccupante. De son côté, le gouverneur Stephen Miran, récemment nommé par l'administration Trump, soutenait une réduction plus significative des taux.
Lors de la conférence de presse, Jerome Powell, président de la Fed, a reconnu que la situation ne se prêtait pas à une décision simple. "La discussion était serrée, mais nous devons prendre une décision. Nous espérons que les futures données économiques nous éclaireront", a-t-il déclaré.
En parallèle, l'économie américaine fait face à un dilemme : l'inflation continue d'accélérer pour atteindre 2,8 % tandis que le taux de chômage augmente, atteignant 4,4 %. Heather Long, économiste chez Navy Federal Credit Union, a décrit cette période comme "frustrante pour la classe moyenne" et "confuse pour la Fed".
En matière de pouvoir d'achat, Powell a souligné que les salaires devraient augmenter plus rapidement que l'inflation pendant plusieurs années pour que la population commence à ressentir une amélioration. Pendant ce temps, Donald Trump persiste à affirmer que les prix se stabilisent, provoquant une certaine incredulité parmi les économistes.
Quant aux perspectives futures, Powell n'a pas exclu la possibilité d'autres baisses de taux, tout en tenant compte des incertitudes économiques. Les marchés financiers, pour leur part, semblent optimistes et ont réagi en conséquence, avec une hausse à Wall Street.
Si la Fed envisagerait des ajustements supplémentaires, les projections actuelles indiquent qu'une nouvelle baisse de taux pourrait être nécessaire d'ici 2026. Cependant, ce seront de nouveaux dirigeants qui décideront alors, les changements dans la direction des banques centrales régionales risquant d'influencer les décisions futures.
Ce climat incertain prend une tournure politique, avec Trump souhaitant que son nouveau choix pour la présidence de la Fed privilégie une politique de taux bas. En effet, la décision de renvoyer Lisa Cook, actuellement gouverneure, est également sur la table et sera examinée par la Cour suprême prochainement.
En somme, alors que la Fed navigue à travers ce contexte économique turbulent, les implications de ses choix touchent non seulement les marchés financiers, mais aussi la vie quotidienne des citoyens américains.







