Lors d'une audition tendue devant la commission d'enquête parlementaire, Delphine Ernotte Cunci, présidente de France Télévisions, a défendu fermement sa vision de l'audiovisuel public et la nécessité d'une impartialité rigoureuse. Attendue par un parterre de députés, elle a su répondre aux 50 questions préparées par le rapporteur, Charles Alloncle (UDR), sur la gestion actuelle de l'entreprise.
Avec un financement public, Ernotte a rappelé que France Télévisions doit refléter la diversité des opinions et des territoires. "Cet impératif de neutralité est plus qu'une obligation, c'est notre responsabilité envers les citoyens", a-t-elle déclaré. Cependant, elle a aussi reconnu que les récents débats autour de la chaîne avaient suscité des interrogations légitimes.
La création de cette commission fait suite à une controversée impliquant deux journalistes du service public, soupçonnés de partialité lors d'une sortie avec des figures du Parti socialiste. Depuis, des accusations de biais en faveur de la gauche ont émergé, notamment de la part de partis politiques tels que le Rassemblement National.
Ernotte a rejeté ces allégations, déclarant : "Nous sommes des modèles de transparence et d'équilibre dans notre couverture des événements". Elle a admis que des erreurs avaient eu lieu, mais a souligné l'existence de sanctions internes pour maintenir les standards de rigueur et d'impartialité.
La présidente rappelle qu'au cours de son mandat, la seule sanction infligée par le régulateur remonte à un incident lors de la couverture de l'attentat de Nice en 2016. Un élément dont elle se souvient avec préoccupation, tout en notant que cela démontre les défis de l'information en période de crise.
Concernant le financement de France Télé visions, elle a noté des économies considérables atteignant 500 millions d'euros dans les comptes des citoyens, malgré les doutes de certains députés sur la sincérité des rapports financiers. "Nous sommes dans une situation financière délicate", a-t-elle admis, tout en demandant des ajustements stratégiques pour garantir l'avenir de l'entreprise dans un contexte budgétaire difficile.
Un rapport récent de la Cour des comptes a souligné la nécessité de réformes structurelles immédiates. "Les attentes en matière de rigueur financière sont primordiales et l'État doit jouer son rôle en fixant des directives claires", a-t-elle insisté.
Les discussions se poursuivront alors que la Commission promet d'explorer des "solutions radicales" dans son rapport définitif, attendu au printemps. Toutefois, Alloncle n'a pas encore tranché sur de potentielles privatisations, une option que certains groupes politiques appellent de leurs vœux.
Dans un climat déjà tendu, Jérémie Patrier-Leitus, président de la commission, a adouci l'atmosphère en insistant sur le fait qu'il ne s'agissait pas de porter un jugement légal contre France Télévisions, mais plutôt de créer un espace de dialogue constructif et d'amélioration continue.







