Début décembre, le gouvernement français a annoncé un report de l'obligation d'équiper chaque radiateur de thermostats programmables dans les bâtiments publics et privés à 2030. Cette décision suscite de vives discussions, alors que le contexte énergétique reste tendu et que la transition écologique est plus que jamais nécessaire.
Selon le ministre de l'Économie, Roland Lescure, cette décision vise à offrir une plus grande flexibilité aux foyers et aux collectivités locales. Dans un communiqué, il assure que la mesure se veut adaptée à la réalité du terrain, surtout en période de changements politiques, comme le souligne l’échéance municipale de 2026. Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a également évoqué cette nécessité de ne pas contraindre les nouvelles équipes municipales avec des exigences immédiates.
Le report de la mise en œuvre est intervenu après une consultation publique lancée également en novembre, qui a proposé de décaler non seulement l’obligation d'installer des thermostats, mais aussi celle sur l’automatisation du chauffage et de la climatisation dans les bâtiments publics. Ce choix, jugé opportun par certains, est vivement critiqué par d’autres acteurs de l’énergie et de l’écologie. Selon eux, cette annonce apparaît comme un sérieux recul dans la lutte contre le changement climatique.
Un impact significatif sur la consommation énergétique
Il convient de rappeler que l'équipement en thermostats programmables était inscrit dans le plan de sobriété énergétique de 2022. Le gouvernement se vante que cette technologie pourrait permettre d'économiser jusqu'à 15% sur les factures de chauffage. Pourtant, environ 27 millions de foyers français demeurent non équipés, ce qui représente un enjeu considérable pour la transition énergétique du pays.
Le coût pour installer ces thermostats oscille entre 60 et 250 euros, sans compter les frais d’installation, qui peuvent s'élever à 300 euros. Malgré l’arrêt programmée de la prime « coup de pouce » en 2024, une aide de 10 à 20 euros par radiateur reste accessible pour de nombreux ménages, ce qui pourrait atténuer la décision de report.
Les controverses se multiplient, notamment sur les réseaux sociaux. Des figures politiques comme Marine Le Pen et Bruno Retailleau ont exprimé leurs préoccupations, accentuant le débat public sur l'efficacité des politiques environnementales. Des experts en performance énergétique, relayés par des médias comme Le Monde, ont mis en avant qu’un report à 2030 pourrait engendrer une perte annuelle de 3 millions de tonnes de CO2, hypothéquant la stratégie française de décarbonation.
Alors que le gouvernement justifie sa décision par le contexte politique et économique, la question demeure: que sont prêts à sacrifier les responsables pour avancer dans la lutte contre le réchauffement climatique?







