Dans le paysage littéraire français, les livres écrits par des figures politiques connaissent un parcours semé d'embûches. Alors que certains, comme Nicolas Sarkozy, parviennent à s'imposer avec des titres accrocheurs, la majorité des ouvrages n’attire qu’un public très restreint.
Le dernier opus de l'ancien président, Journal d'un prisonnier, a vu le jour peu après sa sortie de détention, et les ventes attendues pourraient être très prometteuses. Toutefois, Nicolas Sarkozy représente une exception dans un domaine souvent marqué par l’indifférence. À titre d’exemple, le dernier livre de Ségolène Royal ne s'est vendu qu'à 77 exemplaires, tandis que le texte de Marine Tondelier n'a même pas atteint le Top 100 des ventes.
Les experts disent que le livre politique est devenu relativement dévalué. Selon l'attaché de presse Gilles Paris, "Il y a des ovnis qui passionnent, et puis il y a tous les autres qui n'intéressent pas grand monde". Cette tendance soulève des questions sur la motivation des élus à publier des ouvrages souvent très similaires à leurs discours.
Cependant, l'exercice d'écrire demeure essentiel pour les personnalités souhaitant se préparer pour les prochaines élections. Cela répond à une stratégie où chaque publication semble être un passage obligé à l'approche des campagnes électorales. Sylvie Delassus, éditrice chez Albin Michel, souligne qu'une "nette accélération des sorties" se produit avant des années électorales majeures.
Des anciens présidents comme François Hollande ont également tenté leur chance littéraire, mais les résultats étaient souvent décevants. Les maisons d'édition continuent d’investir dans ces projets, misant sur de futurs succès même si le résultat immédiat n’est pas garanti. La prudence est de mise : "Si je pense que cela ne va pas dépasser les 500 exemplaires, je dis non", précise Delassus.
L’histoire des ouvrages politiques en France, riche et complexe, aborde des personnalités telles que de Gaulle, Pompidou et Macron, qui ont tous su tirer parti de leur plume pour marquer les esprits. Emmanuel Macron, en particulier, a vu son livre Révolution se vendre à 200,000 exemplaires, lui permettant d'imposer ses idées dans le débat public.
Alors que les prochaines élections présidentielles approchent, d'autres élus, tels qu'Édouard Philippe, multiplient les publications. Toutefois, le succès de ces livres dépendra de leur capacité à captiver un public de plus en plus exigeant. En fin de compte, la question demeure : les livres peuvent-ils vraiment influencer le destin électoral des candidats ?







