La présence de Maria Corina Machado à Oslo pour recevoir le prix Nobel de la paix soulève de multiples interrogations. Son arrivée, cruciale pour la reconnaissance de son travail, demeure incertaine alors que sa conférence de presse, initialement prévue pour mardi, a été reportée à une date indéterminée. Ce moment devait marquer son retour sur la scène publique après une absence de 11 mois, période durant laquelle elle pourrait être considérée comme fugitive par les autorités vénézuéliennes pour avoir quitté le pays.
Dans un communiqué, l'Institut Nobel a annoncé le report de la conférence, sans préciser les raisons. Cependant, un porte-parole a affirmé que des efforts étaient en cours pour organiser cette conférence de presse dans la journée. La situation est d'autant plus délicate pour Machado, empêchée de se présenter aux élections présidentielles de juillet 2024, qui se cache actuellement au Venezuela.
Le président du comité Nobel, Jørgen Watne Frydnes, a confié à l'AFP que la venue de Machado était "plus ou moins" confirmée, mais le flou persiste quant à sa participation à la cérémonie de remise du prix le mercredi suivant. Rappelons qu'elle n'est apparue en public que lors d'une manifestation à Caracas, le 9 janvier dernier, pour contester l'investiture contestée de Nicolas Maduro.
S'il est largement reconnu que Machado a joué un rôle significatif dans la quête de démocratie au Venezuela, son positionnement politique, souvent associé à celui de l'ancien président américain Donald Trump, lui a valu des critiques. Le procureur général du Venezuela a d’ailleurs averti qu’elle risquait d’être considérée comme fugitive si elle quittait le territoire.
Parallèlement, de nombreux membres de sa famille se trouvent déjà sur place, à Oslo, et le soutien international continue de s'organiser autour de sa candidature au Nobel. Des leaders de divers pays d'Amérique latine, tels que le président argentin Javier Milei ou le président panaméen José Raul Mulino, sont attendus à la cérémonie. Mulino a exprimé sa volonté de féliciter Machado et de soutenir le peuple vénézuélien dans sa lutte pour la démocratie, ressentie par beaucoup comme une nécessité urgente.
Alors que les tensions politiques se poursuivent au Venezuela, les critiques de Maduro affirment que les interventions militaires américaines visent à déstabiliser davantage le pays. Thompson, expert en relations internationales à l'université de Paris, estime que la situation de Machado pourrait être un catalyseur pour les changements politiques tant attendus au Venezuela. Si Machado parvient finalement à se rendre à Oslo, il sera essentiel d'observer comment elle envisagera son retour dans son pays natal.







