L'administration américaine a officialisé une vente d'armements colossal à Taïwan, s'élevant à 11,1 milliards de dollars, un montant inégalé pour Taipei. Cette décision survient alors que la pression militaire chinoise autour de l'île démocratique ne cesse d'augmenter, l'administration américaine étant le principal fournisseur d'armement de Taïwan.
Le gouvernement américain a validé cette transaction, la plus importante depuis dix-neuf ans, marquant un tournant significatif dans les relations de défense entre les deux pays. En 2001, George W. Bush avait approuvé une vente de 18 milliards de dollars. Le président taïwanais, Lai Ching-te, a récemment annoncé des projets d'accroissement des dépenses militaires, prévoyant une augmentation à plus de 3 % du PIB d'ici 2026, puis à 5 % d'ici 2030, afin de se prémunir contre une éventuelle invasion chinoise.
Les contrats compris dans cette vente incluent des systèmes de missiles Himars, des obusiers, des missiles anti-chars et des drones, entre autres équipements. Selon le ministère taïwanais des Affaires étrangères, ces acquisitions soulignent l'engagement indéfectible des États-Unis en matière de sécurité de l'île.
Une réponse aux provocations militaires chinoises
Bien que cette vente ait été approuvée par le département d'État américain, elle reste soumise à l'accord du Congrès. Le Yuan législatif de Taïwan, dominé par l'opposition Kuomintang (KMT) et le Parti populaire de Taïwan (PPT), devra également donner son aval.
Les États-Unis, bien qu'ils ne reconnaissent pas officiellement Taïwan comme un État, continuent d'être son principal allié militaire. En 2019, Washington avait déjà validé des ventes d'armements pour un total de 10 milliards de dollars, dont 8 milliards pour des jets de combat. La Chine, quant à elle, considère Taïwan comme faisant partie intégrante de son territoire et n'hésite pas à mener des manœuvres militaires autour de l'île.
Le ministère taïwanais de la Défense a récemment observé le déploiement de 40 avions militaires chinois — parmi lesquels des chasseurs, des hélicoptères et des drones — ainsi que huit navires de guerre autour de Taïwan en l'espace de 24 heures. À cette occasion, le troisième porte-avions chinois, le Fujian, a également traversé le détroit de Taïwan, intensifiant les inquiétudes concernant les ambitions militaires de Pékin, rapportait France 24.
Les experts soulignent que, malgré l'existence d'une industrie de défense taïwanaise, l'île est encore fortement dépendante des armements américains pour contrer la puissance militaire croissante de la Chine. Ainsi, l'approbation de cette vente d'armements représente une étape cruciale dans la stratégie de défense de Taïwan, alors que le contexte géopolitique dans la région devient de plus en plus tendu.







