Dans un contexte de violence croissante, la région Auvergne-Rhône-Alpes a décidé de prendre des mesures concrètes pour protéger ses buralistes. En effet, une expérimentation de 200 boutons d'alerte sera mise en place dans divers bureaux de tabac, un pas vers une sécurité accrue pour ces commerçants souvent ciblés par les braquages.
Ce système novateur permet d’alerter immédiatement les forces de l’ordre : une simple pression sur le bouton informe jusqu’à cinq contacts et enregistre les sons alentours, ce qui pourrait s'avérer crucial lors d'une agression. Didier Gimenez, buraliste à Lyon, souligne l'importance de ce dispositif : "Nous avons quotidiennement entre 300 et 400 clients. Tout ce qui peut améliorer la sécurité est un plus. Pouvoir joindre directement les forces de l'ordre, c'est essentiel."
Financés par la région à hauteur d'une centaine d'euros par unité, ces boutons complètent les systèmes déjà en place. Par ailleurs, Didier Gimenez confie n'avoir jamais eu besoin de son propre système d'alerte, mais comprend bien son importance.
Un secteur extrêmement vulnérable
À Villeurbanne, Didier Gonin, également buraliste, a connu un bouleversement différent. Il raconte son expérience traumatisante : "Il y a sept ans, j’ai été braqué alors qu’un homme me pointait une arme sur ma salariée et moi." En effet, les bars-tabacs ont vu une augmentation alarmante de 13,7 % des vols à main armée entre 2023 et 2024, selon une récente étude de France3.
Malgré ces dispositifs, Didier Gonin demeure sceptique face à leur efficacité : "Pression sur un bouton ou non, en cas de braquage, il est difficile d'échapper à la peur. On peut avoir une arme sur nous en attendant l'arrivée de la police, ce qui peut être traumatisant." La tension palpable dans le secteur pourrait bien rendre ces initiatives insuffisantes.
Pour l'heure, parmi les 2 671 buralistes de la région, seulement 200 bénéficieront de ce test. Ce retour d’expérience sera déterminant dans l’évaluation de l’efficacité des boutons d’alerte, mais les spécialistes s’inquiètent déjà des possibles impacts psychologiques sur les victimes d'agressions dans ce métier stressant.







