L'Union européenne vient d'annoncer jeudi un durcissement de ses contrôles sur les importations agricoles, une initiative destinée à apaiser les préoccupations des agriculteurs français et à encourager le soutien à l'accord commercial avec le Mercosur. Cette démarche pourrait s'avérer cruciale à l'approche d'un vote décisif prévu entre le 16 et le 19 décembre à Bruxelles.
Pour garantir que les produits importés répondent aux strictes normes européennes, la Commission européenne s'engage à augmenter de 50% le nombre d’inspections réalisées à l'étranger dans les deux prochaines années. Parallèlement, un accroissement de 33% des audits sera mené aux frontières européennes pour assurer que les États membres respectent les exigences d'inspection.
Outre ces mesures, la Commission a également évoqué une mise à jour de ses règles concernant la présence de résidus de pesticides dans les importations. Cela répond à une demande croissante des agriculteurs, préoccupés par une éventuelle contamination des produits importés par des pesticides prohibés en Europe. Olivier Varhelyi, le commissaire européen en charge de la santé et du bien-être animal, a souligné l'engagement de l'UE à interdire la réintroduction sur le marché européen de pesticides jugés dangereux. Ces actions visent à rassurer particulièrement la France, qui avait conditionné son soutien à un renforcement des contrôles.
Les déclarations de Varhelyi semblent également avoir un lien indirect avec le vote sur l'accord de libre-échange entre l'UE et les pays du Mercosur, Actuellement, l'UE espère signer ce traité le 20 décembre à Foz do Iguaçu, au Brésil. Une fois signé, le traité devra passer par un vote au Parlement européen, dont le résultat est incertain et pourrait ne pas intervenir avant début 2026.
Les attentes autour de cet accord commercial sont élevées : l'UE souhaite intensifier ses exportations vers l'Amérique latine, tout en s'inquiétant des conséquences sur ses propres filières agricoles. En retour, cet accord faciliterait l'accès des produits sud-américains, tels que la viande, le sucre ou le soja, sur le marché européen, ce qui pourrait créer des tensions au sein du secteur agricole européen.
En somme, l'Europe se positionne stratégiquement en vue de cet accord tout en tentant de rassurer les acteurs locaux, marquant ainsi un tournant significatif dans sa politique commerciale.







