Chaque année, à l'approche du conseil des TAC et quotas, Bruxelles se transforme en épicentre des espoirs et des inquiétudes des pêcheurs. Les représentants des États membres, ainsi que ceux de la Commission européenne, vont se réunir les 11 et 12 décembre pour examiner les limites de captures autorisées pour l'année prochaine.
Cette année, le climat est particulièrement tendu en raison des recommandations inquiétantes concernant certaines espèces emblématiques comme le maquereau. Les scientifiques pressent la réduction du TAC de 77 % pour cette espèce, qui est surpêchée depuis plusieurs années, suscitant ainsi la colère des pêcheurs français. Ces derniers pointent du doigt les pratiques de pêche des pays limitrophes de l'UE comme la Norvège et le Royaume-Uni, qu'ils accusent de contribuer à cette crise.
Les discussions ne se limitent cependant pas au maquereau. Les scientifiques recommandent également un quota zéro pour d'autres espèces telles que le cabillaud et le merlan, une situation qui menace sérieusement les pêcheurs côtiers. Yves Foëzon, directeur de l'organisation de producteurs bretonne, a signalé que cette instabilité dans les variations annuelles des TAC complique gravement la gestion des entreprises de pêche, provoquant du stress et de l'incertitude.
Il est également essentiel de noter que les décisions concernant les TAC sont souvent déjà prises avant même le début des négociations, selon les conseils des experts scientifiques mandatés par l'Union européenne. Par conséquent, seules quelques espèces sensibles font réellement l'objet de discussions.
Malgré ces circonstances, la société civile, les ONG et même le Parlement européen expriment des préoccupations quant à l'opacité des négociations du conseil. Stéphanie Yon-Courtin, eurodéputée normande, a déclaré dans un communiqué qu'elle déplorait le manque de transparence et a appelé à une meilleure inclusion des parties prenantes. Les documents semblent montrer que « les pêcheurs ne sont jamais suffisamment entendus » dans ces discussions cruciales.
En conclusion, alors que le conseil des TAC et quotas seprofile, les attentes sont élevées mais les inquiétudes croissantes. Les décider de ces quotas n'influencent pas seulement la vie des pêcheurs, mais aussi la durabilité des stocks marins à long terme. Les enjeux se font de plus en plus ressentir, rendant urgent un débat inclusif et éclairé sur l'avenir de la pêche en Europe.







